Perspectives-Jeunesse
Publié le 19 février 2021.Il se mit à faire beau comme rarement dans ce pays […]
Ah, l’amour l’amour
Noël Audet
L’idée toute simple qui motive le groupe d’étudiants dont je fais partie, au début des années 1970, est de saisir l’occasion offerte par le gouvernement fédéral pour proposer à la population de la municipalité une variété d’activités estivales s’adressant à tous les groupes d’âge. Avec la mise en place du programme Perspectives-Jeunesse, l’État veut inciter les étudiants à créer et à gérer leurs propres emplois. Cela conduit à l’approbation de notre projet intitulé La collectivité grâce auquel une équipe d’une douzaine de jeunes travaille pendant environ deux mois, d’abord à l’été de 1973, puis en 1974, à divertir la population. L’équipe se composait pour une moitié d’étudiants en animation culturelle et pour l’autre de jeunes recrutés dans la localité. Recevant un accueil favorable des autorités municipales et ecclésiastiques, la programmation proposée a aussi suscité l’adhésion et elle a su intéresser un large public.
La collectivité
Il faut se rappeler le contexte social du début des années 1970 pour comprendre que le titre du projet avait un sens précis et qu’il ne servait pas qu’à remplir les cases du formulaire de demande de subvention. Nous vivons alors une période où la coopération, le collectivisme et l’autodétermination sont les valeurs qui définissent les actions communautaires et l’esprit qui les sous-tend. Pour les étudiants en animation culturelle à l’Université du Québec à Montréal dont je suis, ces concepts sont ceux qui charpentent notre pensée et inspirent notre futur travail d’animateur. Déjà, notre groupe d’étudiants ambitionne de mener une expérience en Gaspésie après avoir réalisé un projet de terrains de jeux, à l’été 1972, dans la paroisse Saint-Arsène de Montréal ; nous voulons plus, nous désirons une action davantage diversifiée qui s’adresse à tous les âges de la population.
Fort de cette motivation, je dépose le projet La collectivité afin de concrétiser notre but et, sur un plan personnel, d’avoir l’occasion de mettre en application mes apprentissages universitaires dans ma propre municipalité. Nous possédons la détermination et une bonne part d’insouciance ou de naïveté inhérentes à notre âge : tout n’était pas réglé dans le détail avant notre arrivée, loin de là. À ce groupe de départ composé de six membres se joignent six étudiants et étudiantes de niveau collégial recrutés sur place.
À commencer par des rencontres avec les personnes occupant des positions de responsabilité s’additionnent au cours des premiers jours des demandes d’accès à des locaux, la recherche de fournisseurs de services, des achats de matériel, la mise au point d’un programme d’activités, des horaires de travail, la promotion, la gestion ; les choses se mettent progressivement en place, mais sans trop tarder afin de commencer au plus vite.
Comme à toute époque, notre volonté d’apporter de la nouveauté et de brusquer les habitudes, de ne pas souscrire à toutes les conventions et de nous adresser à la jeunesse ne va pas sans soulever quelques résistances ; il y a dans notre groupe un non-conformisme qui provoque des inquiétudes, mais la présence d’une majorité d’étudiants de la municipalité et, sans doute, l’existence d’emplois à la clé amenuisent ces premiers obstacles. Au fil des semaines, les activités proposées et la sympathie se répandant font que le but symbolisé par le titre se réalise dans une certaine mesure : notre action induit qu’une collectivité représente un ensemble d’individus liés par une organisation commune, des intérêts communs, que la collectivité c’est la société, autrement dit l’ensemble des individus partageant un territoire. À notre mesure de jeunes étudiants, au moyen d’une animation culturelle diversifiée, c’est cette idée du collectif que nous partageons avec la population.
Le programme Perspectives-Jeunesse
Ce programme du gouvernement fédéral est lancé en 1971 par le Secrétariat d’État. En 1973, il relève du ministère de la Main-d’œuvre, ce qui le campe dans un rôle de création d’emplois. Même dans la formulation de l’objectif du programme qui est d’encourager les étudiants à faire preuve de créativité en concevant et en administrant des projets leur apportant leur propre travail, on reconnaît l’idée de l’autodétermination. Le second objectif, qui donne son sens au premier, c’est que les retombées de ces emplois entraînent des répercussions positives dans le milieu. Voilà ce à quoi nous n’avons pas de difficulté à souscrire, à la fois par conviction et parce que nous voulons que les gens reçoivent notre proposition comme un bénéfice pour les villages.
Les concepteurs du programme lui définissent trois buts qui se résument ainsi : offrir des emplois d’été à des étudiants afin d’éviter qu’ils entrent en compétition avec la main-d’œuvre déjà sur le marché ; que les emplois créés contribuent au mieux-être du milieu et, enfin, qu’ils encouragent l’unité nationale. Autant nous souscrivons sans réserve aux deux premiers, autant nous considérons qu’il n’est pas de notre ressort de servir une cause politique en acceptant un financement public. Une raison de plus, s’il en fallait une, pour faciliter l’approbation de notre demande, c’est que nous correspondons tout à fait au groupe-cible principal défini de la façon suivante : la présence d’étudiants postsecondaires habitant une région rurale désavantagée et ayant un taux de chômage élevé. Le programme permet d’offrir des emplois d’une durée maximale de trois mois.
Parmi les exigences à rencontrer, le dossier se doit d’être accompagné d’une lettre d’appui d’un organisme établi dans la communauté avant l’autorisation du projet. Difficile de me souvenir ici si la lettre provenait de la municipalité, ce qui est très probablement le cas, mais autrement le soutien de celle-ci nous a toujours été acquis.
Les activités réalisées
Un document qu’il serait grandement utile de consulter au moment de nous remémorer les activités qui se sont déroulées au cours des étés 1973 et 1974, c’est le rapport présenté à la fin de chacune de ces saisons et qui faisait état de nos réalisations. À défaut d’en disposer, les mémoires de certaines et certains d’entre nous, animateurs et participants, ont été interrogées, mais les résultats demeurent modestes. C’est dans des moments semblables que je suis admiratif de la capacité des personnes âgées, que j’ai régulièrement sollicitées depuis le lancement de ce site, d’avoir si souvent su m’éclairer grâce à l’acuité de leur souvenance et à leur présence d’esprit. Finalement, en faisant la somme des renseignements recueillis, il s’avère possible d’établir un éventail assez représentatif de la programmation d’activités offertes et présentées sous quelques thèmes synthétiques dans les trois villages que sont Manche-d’Épée, Madeleine-Centre et Rivière-Madeleine.
Les enfants
L’intention inscrite dès la présentation du projet est d’offrir aux enfants, dans leur village, une programmation quotidienne de loisirs comparable à celle que proposent les municipalités disposant d’un service des loisirs. Ce que nous appelons à l’époque « terrain de jeu » se nomme plutôt aujourd’hui « camp de jour ».
Au menu, il y a les arts plastiques, des jeux tels le ballon-chasseur, la guenille brûlée, une chasse au trésor et autres. À l’initiative de l’équipe d’animation et selon le désir des enfants s’ajoutent des pique-niques, des baignades et une variété d’exercices. Par exemple, ils sont invités à préparer chacun dans leur village un spectacle qui est présenté lors d’une soirée de fin de saison à la salle municipale. Lucie Boucher se souvient que les enfants de Manche-d’Épée ont, en 1974, monté une saynète intitulée Les animaux de la ferme. Les enfants fabriquent les décors pendant les ateliers d’arts plastiques et ils écrivent les textes les jours de pluie. Les costumes sont préparés à la maison avec les parents. À la fin de la représentation, alors que les enfants saluent le public, Carlo Côté, qui s’occupe des décors et du bruitage, présente son marteau comme si c’était un comédien, ce qui provoque un rire dans la foule. Son frère Ralph est aussi de la distribution ; qui sait si ce n’est pas là qu’il a découvert son goût pour la scène qu’il continue d’explorer dans une formation musicale1.
De manière habituelle, l’animation se déroule en continu au long de la journée, les enfants, une douzaine en moyenne, emportent leur boîte à lunch pour réduire les déplacements. Cela a laissé une génération ravie de ses étés.
Les jeunes
Dans nos villages, à l’époque, les jeunes, surtout ceux qui sont au début de l’adolescence, ne trouvent pas beaucoup d’options pour se regrouper autour de loisirs et de divertissements. Bien qu’on les voie se joindre aux événements destinés à tous les publics, notre désir est cependant de nous adresser à eux d’une manière plus ciblée. En 1973, le point de chute du projet La collectivité loge dans l’ancien couvent (aussi appelé Créa), situé à Madeleine-Centre sur la côte en face de l’église, qui a alors cédé sa fonction à la nouvelle école, elle-même devenue la mairie aujourd’hui. L’édifice est en très bon état, une salle de classe se métamorphose en un « café jeunesse » ; dans l’aménagement et la décoration conçus par et au goût de ses usagers, on n’y sert pas tant du café que des jus et des boissons gazeuses dans une ambiance musicale. De plus, des films de l’ONF y sont régulièrement présentés.
Les spectacles
Deux spectacles témoignent de ceux que nous avons eu la chance de programmer, nos démarches pour les obtenir étant quelque peu facilitées par la reconnaissance que nous procure Perspectives-Jeunesse qui possède sa propre légitimité. En 1973, nous apprenons que le musicien-violoneux Philippe Gagnon2 effectue une tournée de la Gaspésie à bord de sa roulotte qu’il nomme La garouine. L’artiste est reconnu pour avoir été accompagnateur de Robert Charlebois, pour jouer d’un violon en acier inoxydable et pour l’album Ça roule réalisé avec Dominique Tremblay. D’ailleurs, en 1974, un film reportage En garouine avec Philippe Gagnon relate son parcours au Québec avec sa maison mobile.
Ce qui caractérise ce véhicule unique, c’est son perron amovible, qui peut être descendu lors des escales, sur lequel l’artiste donne alors son spectacle. C’est ainsi qu’un soir nous retenons ses services afin qu’il joue dans le stationnement de l’église provoquant de ce fait la découverte et l’étonnement de la population. Ça n’est pas assez : le lendemain, une veillée est organisée à la salle paroissiale et, en plus de Gagnon, montent sur scène des artistes locaux comme Madeleine Boucher, violoneuse, Denis Boucher, accordéoniste et Maria Gagnon, folkloriste.
Un second événement du même type se déroule en 1974 lorsqu’une chorale de jeunes chanteurs et chanteuses en provenance de Montréal, Les Petits Chanteurs du Mont-Royal, croit-on se souvenir, dont les âges varient entre 15 et 17 ans, fait escale dans la municipalité. Le spectacle est présenté dans l’église. Il s’agit d’un répertoire de chansons actuelles. Parmi les conditions rattachées à son escale, il y a l’obligation d’héberger ces jeunes gens dans la population. Lucie Boucher se souvient que sa famille accueille un garçon qui se nomme Daniel Pellerin. Dans la vie, surviennent régulièrement des anecdotes que nous appelons fruits du hasard, en voici une : comme je n’étais plus sur place lorsque la chorale s’est arrêtée, je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer ses membres ; toutefois, peut-être 25 ans plus tard, je parlais Gaspésie avec une collègue de travail à Montréal qui m’apprend qu’elle connaît Manche-d’Épée où elle a été hébergée chez Ernest Boucher et Blandine Mercier. Cette chanteuse se nomme Jocelyne Bouchard et elle conserve un souvenir formidable de son arrêt chez nous.
Dans la catégorie spectacle, il y a bien sûr ceux des enfants évoqués plus haut qui sont présentés, mais il y en a aussi d’autres regroupant des talents locaux. Une programmation de cinéma a été offerte sur une base irrégulière : on se souvient par exemple du film Le vagabond.
Animation pour tout public
Avec l’intention de rassembler une foule joyeuse autour d’une manifestation à caractère festif, il nous arrive de préparer des événements dont voici trois exemples :
1) Feu de grève de la Saint-Jean-Baptiste à Madeleine-Centre sur le plain à l’ouest du quai, qui heureusement existait encore à cette date. Utilisant le haut-parleur de la patinoire de Manche-d’Épée ayant la forme d’un cornet, qui a appartenu au théâtre Blanchette pour faire la promotion de ses films, nous diffusons les musiques que nous avons préalablement enregistrées sur un magnétophone à ruban grand format emprunté à l’université en prévision de notre animation estivale. Comme il se doit à l’occasion du feu de la Saint-Jean, le 24 juin qui deviendra la fête nationale en 1977, un feu d’artifice, du moins en 1974, agrémente l’événement.
2) Épluchette de blé d’Inde à Manche-d’Épée sur la grève non loin de la côte à monsieur Mathias pour en faciliter l’accès. Sur des crémaillères de notre confection sont suspendus d’immenses chaudrons — empruntés dans le voisinage — ayant servi dans les cabanes à sucre et à d’autres fonctions traditionnelles, et dans lesquels bout l’eau de cuisson de nos maïs. Sur des tables de notre confection se trouvent le sel, le beurre et les graminées cuites juste à point. Puis, sur une plate-forme de notre fabrication aussi, un violoneux accompagne la dégustation de ses envolées à proximité d’un feu de grève ; ce violoneux, qui est toujours volontaire quand se présentent les occasions de jouer, se nomme Henri-Georges Ross, mon oncle.
3) Enfin, une course de boîtes à savon est disputée en août, un dimanche après la grand-messe, dans la côte de ce qui s’appelle désormais la rue Bellevue à l’intersection de la route 132 à Rivière-Madeleine. Pendant des semaines, de jeunes garçons, sollicitant sans doute l’aide de leurs familles, construisent des bolides, parfois élaborés, parfois avec les moyens du bord, pour avoir le bonheur de se lancer sur la pente en atteignant des vitesses que nous ne désirons pas vertigineuses, question de sécurité. Une belle foule rangée de chaque côté de la rue et au bas de la piste s’amuse tout en encourageant les descendeurs. Personne ne se souvient du nombre de participants, ni de celui ou de ceux qui se sont rendus jusqu’en bas ou s’il y a eu des gagnants ; comme aux Olympiques, l’important était de participer. À chaque occasion, c’est un succès.
Sport
Sous cette rubrique, on range la présentation de matchs de baseball chez les jeunes garçons et de balle molle chez les femmes.
Les équipes de baseball réunissent des garçons dont l’âge se situe autour de 15 ans. La tradition veut que le sport de balle pratiqué localement soit celui de la balle molle, sport auquel s’adonnent alors les hommes dans des équipes de la municipalité et de celles alentour qui se disputent la victoire le dimanche après-midi. Comme les Expos sont populaires et représentent la voie de l’avenir, pense-t-on alors, j’admets avoir insisté pour que nos jeunes se mettent à ce nouveau sport de balle vu à la télévision. Cela donne des matchs qui, à défaut d’être mémorables, demeurent de lointains souvenirs.
Si les hommes continuent d’organiser leurs matchs, l’équipe de La collectivité se charge de réunir deux équipes de balle molle féminines composées de joueuses âgées de 16 à 30 ans. Il semblerait que c’était la première fois que les femmes avaient l’occasion de pratiquer ainsi ce sport de façon organisée. Chaque équipe pouvait compter sur une ou des joueuses de talent ; on se souvient des performances de Denise Ouellette au sein de l’équipe de Manche-d’Épée.
Réception
En incluant d’entrée de jeu la réception accordée à notre projet par le maire Raymond Caron et le curé Clifford Greene, nous pouvons affirmer qu’elle est positive dans la majorité de la population. Nos demandes que ce soit pour l’utilisation de la salle municipale, de l’église et de son stationnement sont favorablement accueillies. De même, les associations responsables des centres sportifs, des chalets (appelés cabanes) des patinoires et terrains de jeu nous soutiennent cordialement. De qui relève l’administration du vieux couvent appelé le Créa ou de l’entrepôt frigorifique ? Nous nous souvenons seulement que nous avons la permission de les occuper selon nos nécessités. Et si nous avions eu la liberté de demander du beau temps, nous n’aurions pas pu obtenir plus beau que ce que nous avons eu, particulièrement en 1973.
La fréquentation assidue des activités, selon le résumé qui précède, fait la preuve qu’une offre de divertissement estival répondait à un besoin ou à une attente qui ne demandait qu’à s’exprimer.
Bien sûr que notre présence active dans les villages ne fait pas l’unanimité tous les jours. Il serait illusoire de le croire et les valeurs des uns ne font pas nécessairement l’affaire des autres. Une fois, une dame vient me dire que le café jeunesse est un lieu de tentations dangereuses pour les garçons et les filles qui le fréquentent. Peu importe mes réponses, et malgré l’invitation que je lui lance à le visiter, elle ne démord pas de son point de vue. Au contraire de cette anecdote, il faut se réjouir du nombre considérable de mots d’encouragement, d’offres de collaboration, d’invitations, de prêts de matériel et à la fin de remerciements que nous avons reçus. Et pour souligner cette bonne relation, des membres de l’équipe conçoivent un drapeau à l’image du projet que nous laissons flotter pour rappeler notre présence.
L’équipe
Le sujet a été abordé sommairement plus haut : l’équipe de travail se composait de douze étudiants et étudiantes, cinq en provenance de l’Université du Québec à Montréal inscrits au module Animation culturelle, une sans attache, et de six autres de la municipalité et ayant leur inscription dans un cégep.
Pour les étudiants en animation culturelle, le projet représente un exercice pratique et un stage d’expérimentation à joindre à leur dossier de formation. Bien que parcellaire, la programmation retenue nous permet d’expérimenter nos capacités d’organisation, de résolution de problèmes dans l’adversité, notre habileté à maintenir des relations avec la population et à mettre à l’épreuve notre sens de l’initiative. Ces personnes sont : André Lavigne, Léo Leduc, Diane Collin, Donald Dufresne, Lise Forcier et moi-même.
Pour les étudiants et étudiantes de la localité, leur participation au projet offre un cadre de travail agréable, la possibilité d’œuvrer en équipe, d’acquérir une expérience nouvelle. Pour tous et toutes, ces deux mois représentent évidemment un emploi d’été dans une période où cela ne se trouvait pas facilement. Les personnes recrutées à Manche-d’Épée sont : Line Boucher, Mariette Fournier et Marina Boucher. En 1974, Lise et moi quittons le projet au début de juillet et nous sommes remplacés par Marc et Francis Boucher, selon nos souvenirs.
Un des défis que les membres venus de l’extérieur ont à relever est de dénicher un logement : la première année, en 1973, cela se résout comme un charme avec la mise à disposition du vieux couvent. La deuxième année, en 1974, une nouvelle vocation lui ayant été donnée, la solution trouvée est de nous installer dans l’ancien entrepôt frigorifique qui se situe sur le chemin menant au quai. Cette fois, il faut faire preuve d’imagination et faire montre d’un esprit plus spartiate, mais pour des gens de la ville, passer deux mois près de la mer vaut bien cette concession. La collaboration des familles et des amis est indispensable pour réussir un aménagement dans tout le cas rudimentaire.
Pour terminer
Le présent article se limite, on l’a vu, à relater les années 1973 et 1974 du projet La collectivité. Comme j’ai été chaque fois à l’initiative de déposer une demande, il m’a été plus facile de rassembler des éléments de résultats, même si cela demeure assez général. Mes tentatives pour réunir des renseignements sur les suites qui ont été apportées dans l’année ou les années subséquentes, en continuité, n’ont pas permis de constituer un portrait détaillé, d’établir une synthèse claire et de résoudre les contradictions de diverses natures. Cet article, comme tous les autres qui se trouvent sur ce site, peut être revu, bonifié, corrigé et rallongé. Il vaudrait mieux ne pas attendre si l’on veut que cela se produise, car nous l’avons constaté une fois de plus, la mémoire est une faculté qui oublie trop vite et, plus les ans passent, plus la lumière qui éclaire les souvenirs diminue, quand ce ne sont pas tout bonnement les témoins s’en vont. Pour nous qui les avons vécus, ces étés sont ceux de notre jeunesse, mais quand on effectue la soustraction entre le temps d’aujourd’hui et celui qui nous semble d’hier, à peine, cela donne tout de même 47 ans.
Remerciements:
Je remercie Mariette Fournier, Marina, Line et Lucie Boucher de leur collaboration.
Je remercie Marlène Clavette pour la révision de texte
Notes et références:
1. Cette vidéo est celle du groupe Voice Appeal dont fait partie Ralph Côté
consulté le 11 novembre 2020) https://www.youtube.com/watch?v=gNxGSAo4Gpo
2. Voici des notes tirées du site www.leparolier.org, consulté en 2016, mais qui n’est plus accessible : Philippe Gagnon(1917 – 1980) auteur, compositeur et interprète. Célèbre violoneux, patenteux, poète et gitan québécois, Philippe était un personnage qui évoquait le retour aux sources. Son jeu musical peu orthodoxe et son style de vie bohème proche du Kerouac des « Clochards célestes » renvoient à l’effervescence symbolisée par l’année 1968. C’est lui, au violon, qui est mentionné dans la chanson « Engagement » de Robert Charlebois. Ce dernier lui a composé la chanson « Le p’tit bonhomme gris » en 1988. (Merci à M. Sylvain Michaud pour cette mini-biographie)
Voir et surtout écouter :(consulté le 11 novembre 2020) https://www.youtube.com/watch?v=UQDynF9C34E
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